Keith Jarrett et l’histoire du Köln Concert

Chaque mois nous allons traiter un billet concernant la culture pianistique. Aujourd’hui nous parlerons d’un pianiste qui a marqué l’histoire de la musique en général. Il s’agit de Keith Jarrett.

Il est à la fois un pianiste de jazz et un pianiste classique mais il est surtout connu pour être un improvisateur hors-pair.

Il a reçu, durant toute sa carrière, différent prix parmi lesquels le « Léonie Sonning Music Prize », le prix le plus prestigieux décerné aux musiciens classiques, et le Polar Music Prize.

Les débuts de Keith Jarrett

Il commence le piano classique à trois ans. A 8 ans, il se produit en concert, il y jouera déjà ses propres compositions. A 18 ans, il étudie le piano à la Berklee School of Music. Il commença véritablement sa carrière de pianiste en 1965, à l’âge de 20 ans. Il sera très vite repéré et deviendra le pianiste de Charles Lloyd. Miles Davis, le jazzman le plus respecté du moment viendra tous les jours le voir jouer. Subjugué par ses talents d’improvisateur, il l’embauche alors dans sa nouvelle formation. En parallèle, Keith Jarrett joua également pour son propre quartet.

En 1973, il débuta son tour d’Europe. Il livrera alors en 1975 à Cologne le concert le plus mémorable de toute sa carrière.

Le Köln Concert

« The Köln Concert », voilà un album que tout pianiste qui se respecte se doit de posséder. Avec plus 3,5 millions d’albums vendus, il est l’album de piano solo le plus vendu de tous les temps (ce chiffre est encore loin d’être égalé).

Et dire que cet album a failli ne jamais voir le jour. Keith Jarrett a en effet presque failli annuler ce concert. Cela n’étonne guère de sa part. Tous ceux qui le connaissent s’accordent à dire qu’il est un pianiste très exigeant (sinon le plus exigeant). Il est capable d’arrêter un concert si par malheur un spectateur venait à prendre une seule photo ou même pire si un spectateur venait à tousser.

Pour le cas du Koln Concert, pour en revenir à notre sujet, c’est le piano qui ne lui a pas plu. D’ailleurs, durant tout le concert Keith Jarrett n’a presque pas joué les notes aiguës car elles ne sonnaient pas assez bien pour lui.

Après avoir hésité longuement, il fini par accepter de jouer. Il s’assit donc devant le piano, en ne sachant toujours pas quoi jouer. Car il est important de le préciser, le concert sera entièrement improvisé du début à la fin.

La sonnerie de l’Opéra retenti alors pour annoncer le début du concert. Et Keith Jarrett commença le concert en reprenant les premières notes de cette sonnerie, s’en suit ensuite soixante minutes de pure improvisation dont lui seul connait le secret.

Keith Jarrett et l’improvisation

Keith Jarrett affirme que l’improvisation est sa seule façon d’être fidèle à lui-même. Quand on lui demande, quelle musique l’influence, il répond que c’est bien plus que ça, que sa musique ne vient pas de la musique. Pour lui, la musique n’est pas seulement une question de notes, de rythmes et d’harmonies. Il s’agit surtout de créer un monde et de voyager dans ce monde. Un élément important de sa musique (sinon le plus important) est la transe, un certain état du corps et de l’esprit qui se laisse transporter au gré des mélodies et des accords.

Les mots ne suffiront pas pour expliquer le génie de ce grand homme. Je vous invite donc si ce n’est déjà fait de le découvrir sans plus tarder.

Si vous voulez vous procurer les partitions de piano du Köln Concert (et d’autres des albums de Kaith Jarrett), vous pouvez le faire en suivant ce lien.